L’herbier de Lourdes

     Voici, conservé au Musée Pyrénéen de Lourdes, un herbier de Pierrine Gaston-Sacaze, confectionné en 1857 pour un médecin qui demandait 180 plantes bien définies, - finalement 130 échantillons seulement sur 85 pages reliées par une couverture de carton. Particularité de cet album : les plantes y sont souvent, dans leur désignation, nommées d’abord en français.

    

     Cet herbier donne une bonne idée de ce qu’était le classement selon Linné. Ce botaniste suédois inventa le système binomial universel pour nommer en latin tous les organismes vivants, et révolutionna la botanique en créant une classification selon les critères sexuels des plantes. Pierrine s’en justifie ainsi dans l’introduction de son album : « Si j’ai classé ce petit herbier selon Linneus, vous en serez sans doute surpris, mais vous ne devez pas ignorer que Linné fut mon premier guide. De plus notre flore de Picot Lapeyrouse pour les plantes des Pyrénées est ainsi classée. Notre flore (non terminée) du département des Basses-Pyrénées est aussi classée selon Linné. » [ allusion à la Flore de Bergeret, dont un seul volume avait été publié à l’époque ]

Et Pierrine d’ajouter : « Les Anglais, les Espagnols et les Moldaves que nous avons eu l’honneur de guider dans nos montagnes, ne connaissent pas d’autre classification. Telles sont, cher Monsieur, les raisons qui m’ont déterminé de classer ce petit herbier selon le système artificiel du savant suédois. »

     Aussi ne s’étonnera-t-on pas de trouver sur la même page de l’herbier des plantes ne présentant pas apparemment des critères identiques, plantes qui aujourd’hui sont rattachées à des familles très différentes. Par exemple, la Lysimaque des bois (famille des Primulacées) voisinant avec l’ Oxalys corniculée (famille des Oxalydacées) , ou encore la Chélidoine, qui est une Papavéracée, voisinant avec l’Hellébore vert, une Renonculacée…

 

     La collection s’ouvre sur « des plantes quasi nouvelles pour la science ou du moins très peu connues », selon Pierrine Gaston-Sacaze. Ainsi, l’Erodium de Manescau, dédié en 1847 par Cosson en l’honneur d’André Manescau, maire de Pau…mais dont Pierrine revendique la découverte sur le Rey de Louvie-Juzon en 1838, lieu où cette belle Génériacée croît encore en abondance aujourd’hui.

    

     L’introduction de l’album ne se limite pas aux considérations sur la méthode de classement. On y trouve aussi les préoccupations morales qui animaient Pierrine : « Un des grands avantages, d’une portée très haute et très morale, ressort de l’application aux sciences naturelles. L’étude de la nature, a dit un savant, émousse le goût des amusements frivoles, prévient le tumulte des passions, et porte à l’âme une nourriture qui lui profite en la remplissant du plus digne objet de ses contemplations ».

       Et quelques vers de Delille complètent ainsi la préface :

                          

« Oh ! quel que soit leur rang, heureux l’ami des plantes !

Il parcourt, il décrit leurs beautés ravissantes,

Il admire, il adore, il chérit l’Eternel,

Et voit dans chaque mousse un chef-d’œuvre du ciel.

Parmi les végétaux observés par le sage,

Chacun a ses vertus, chacun a son usage. »

 

 

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